De retour au Sénégal 3 ans après

C’est d’un côté un peu déroutant de me retrouver trois ans plus tard au même endroit, dans la même maison avec des volontaires complètement différents. Et d’un autre côté, c’est beau de reconnaître que les volontaires actuels continuent de vivre la même mission auprès des amis du quartier, mais en ajoutant une coloration différente par l’implication des personnalités de chacun. En effet, chacun y va de ses idées, ses qualités et parfois ses limites pour se mettre au service des amis et des enfants. Ira, volontaire ukrainienne, m’a particulièrement marquée par son assurance et sa détermination à aller au bout de ses projets lorsqu’elle sent qu’ils peuvent être bons pour les autres. Elle n’hésite pas à utiliser ses talents d’artiste, de cuisinière ou de chanteuse pour animer les après-midis avec les enfants ou régaler les invités. J’ai eu la chance de partir plusieurs fois en visite avec elle, devenant alors témoin des amitiés qu’elle a tissées.

J’ai ainsi pu voir de mes propres yeux les volontaires et les jeunes du quartier continuer à incarner cette présence aimante auprès des enfants et des familles de Grand Yoff. Je pense qu’indirectement, ça m’a aidé à rentrer sereinement chez moi après ces belles retrouvailles.

J’appréhendais en effet que mon retour au bercail soit de nouveau empli d’une douloureuse nostalgie, après l’intensité de ces trois semaines et demie au Sénégal. Mais cette fois-ci, c’est surtout avec une immense gratitude que je reprends le chemin du retour. Savoir qu’une partie de moi restera toujours un peu au Sénégal, un peu dans ce quartier de Grand Yoff si animé, un peu dans cette maison dans laquelle j’ai appris à me donner, un peu dans ces enfants qui m’ont offert la simplicité d’une amitié, un peu dans ces amis qui m’ont à nouveau si bien accueilli… cela ne me fait plus si mal, mais au contraire, je reconnais la chance que j’ai d’avoir vécu et de continuer à vivre ce genre d’expérience centrée sur l’essentiel.