De saintes femmes

Sara est une amie dont la force de caractère ne cesse de m’étonner. Mère de cinq enfants, elle élève seule les deux derniers : Nacho, douze ans et Céleste, dix-sept ans, qui souffrent tous deux de lourds handicaps. Nacho a un problème aux reins qui l’oblige à utiliser des couches 24 heures sur 24. Il y a un peu plus d’un an, il a été mordu à la tête par leur chien et en a perdu son oreille et certaines capacités mentales. L’affaire suit son cours au tribunal car les juges suspectent Sara d’avoir volontairement lâché le chien sur son fils pour attenter à sa vie. Il n’en est rien, mais Sara vit avec ce poids supplémentaire.

Céleste, elle, souffre d’un handicap mental et a une mémoire de courte durée, qui l’empêche de retenir les informations complexes. Elle a également un problème d’obésité et de crises de violence, elle n’en fait souvent qu’à sa tête et n’écoute guère sa mère. Pour couronner le tout, Sara vit dans un appartement tout petit, dans une zone agitée du quartier, elle ne sort pas après 6 heures du soir.

Pour pouvoir répondre à tous les besoins spécifiques de ses enfants, Sara ne travaille pas et passe son temps à se battre avec les médecins. Entre les prises de rendez-vous, les différents check-up médicaux et tous les papiers administratifs, il y a de quoi faire perdre la tête à n’importe qui !

N’importe qui, mais pas à Sara, qui garde la tête froide. Ses enfants vont dans une école spécialisée et elle n’hésite pas à se déplacer jusque chez les différents spécialistes plutôt que de passer un simple coup de téléphone. A cause de la pandémie, plusieurs spécialistes ne reçoivent pas et ses enfants attendent certains rendez-vous depuis plus d’un an. « Si tu ne vas pas toquer à la porte, tu peux toujours attendre ! ». « Cherchez et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. » (Luc 11, 9) Alors Sara ne se lasse pas d’aller frapper aux différentes portes, certaine que sa ténacité finira par gagner.