L'arrivée à Arafat
Martha nous introduit dans ses premiers pas au Sénégal. Elle y découvre toute la frénésie du peuple sénégalais.
Mon arrivée à Arafat, Grand Yoff, est un moment inoubliable. Après une heure de route depuis l’aéroport de Dakar avec toute la communauté venue me chercher, nous entrons enfin dans les ruelles sablonneuses du quartier. J’ai la tête scotchée contre la vitre de la voiture. Whaaaa ! C’est fascinant de voir ces marchands de légumes, ces charpentiers, ces restaurateurs, ces couturiers qui travaillent à la vue des passants. D’autres sont seulement assis sur le pas de la porte pour discuter, observer, cuisiner ou boire l’ataya (un succulent thé traditionnel du Sénégal).
La voiture ralentit un peu pour éviter le groupe de chèvres qui bêlent joyeusement sur le chemin, puis s’arrête enfin devant le Point-Cœur. C’est ici ! C’est ici ! Mais pas le temps de rêver ! « BOUM BOUM BOUM ! », une cohorte d’enfants accourt à nous et nous accueillent en tapant sur les vitres avec enthousiasme. Sautant, riant, criant, ces petits bonhommes attrapent alors nos sacs pour nous aider à les porter. Je suis encore un peu perdue après ce long voyage depuis la Suisse mais, heureusement que Maria, ma sœur de communauté américaine, m’accompagne avec douceur pour me présenter tout ce monde. La présence joyeuse de ces enfants dans chaque coin de rue rend la vie du quartier bien dynamique.
Les semaines suivantes, je découvre encore plus profondément l’ambiance conviviale qui règne ici en me déplaçant dans le quartier.
Première étape, nous ouvrons la porte en fer de notre maison, derrière laquelle se trouvent quelques enfants attendant le moment opportun pour se faufiler chez nous. Quelques pas plus loin, c’est Marie, Victoria, Julianna, et d’autres voisins qui nous adressent des joyeux : « Na nga def ? Yangi ci jamm ? Bonjour ! Comment ça va ? Es-tu en paix ? » Attention, ici le salut est très important ! Gare à celui qui passe son chemin sans demander des nouvelles de son voisin ! C’est exigeant de prendre du temps pour saluer tout le monde, mais je trouve que c’est une manière simple et très belle de prendre soin de ceux qui nous entourent.
Deux ruelles plus loin, c’est le vendeur de café qui nous invite spontanément à partager un verre ensemble. La générosité des Sénégalais me déroute complètement. Le naturel avec lequel ils partagent ou accueillent n’importe quelle personne pousse à l’admiration. Après un sympathique échange mi-wolof, mi-français, on continue notre chemin sautillant au-dessus des grandes flaques d’eau qui parsèment la rue. (Je vous assure que plonger ses pieds dans la boue et y perdre ses chaussures, n’est pas très agréable. Je parle d’expérience ).
De nouveau, au coin de la rue, un groupe de femmes plus ou moins âgées nous entraîne dans leur danse, en tapant des mains et en se moquant gentiment de notre maladresse et notre pauvre sens du rythme. Ici, on n’attend pas les grandes occasions pour faire la fête, danser et chanter.
Entrer dans le marché, traverser la route, prendre les cars rapides sont aussi des expériences intrigantes. Tous nos sens sont en éveil : cris des marchands, odeurs des poissons, frôlement des voitures, couleurs vives des habits, etc. J’ai hâte d’en découvrir encore plus de ce magnifique pays, la Teranga, (Terre d’accueil), comme les Sénégalais sont fiers de la nommer.