Letizia, Argentine

L’attraction du chapelet

Au début de l’année, les enfants de Villa Jardín sont partis à la campagne avec les volontaires de Points-Cœur. Letizia nous raconte une anecdote de ces camps d’été durant lesquels les garçons en ont oublié de jouer au foot…

J’aimerais vous partager une petite anecdote. Pour le camp des filles, nous avions prévu plusieurs activités, dont la plupart étaient des bricolages. Une des idées que nous avons eue a été de leur faire faire leur propre chapelet, pour qu’elles puissent ensuite l’apporter au Point-Cœur lorsqu’elles viennent prier et que cela leur fasse un souvenir du camp. A notre grande surprise, toutes sans exception se sont pliées à l’exercice et ont terminé leur chapelet. Quand nous sommes revenues dans le quartier, les garçons nous attendaient à l’affût, voulant à tout prix partir eux aussi en camp. […]

Un jour, Ian et Jonas, deux garçons du quartier, m’ont accompagnée pour faire les courses. Bien entendu nous avons parlé pendant tout le chemin du camp à venir. J’en ai profité pour tâter le terrain et leur demander ce qu’ils aimeraient faire durant le camp (nous étions un peu à court d’idées avec les filles). Et là, Ian me dit : « Est-ce qu’on fera nous aussi notre propre chapelet ? » J’étais éberluée. Je ne pensais pas qu’ils voudraient faire cela. En menant l’enquête, il s’avère que plusieurs enfants sont attirés par l’idée. Nous finissons par le faire, et là aussi, tous le terminent par eux-mêmes. Mêmes ceux qui disaient au début qu’ils ne voulaient pas faire ce « truc de filles ». La persévérance de chacun, leur engagement et créativité m’a vraiment marquée.

Quand nous sommes revenues, tous les enfants se promenaient dans le pasillo leur chapelet au poignet, à la « façon Point-Cœur » dont ils ont tous voulu connaître le secret. Et encore aujourd’hui, de temps en temps, il y a un enfant qui arrive à la maison pour prier avec son chapelet ou le tient au poignet lorsqu’il joue au foot.