Les aimer au-delà de tout !

Côtoyer les enfants du quartier est probablement ma plus grande source de joie, mais aussi d’anxiété : ils peuvent, à un moment, agir comme de petits anges et, l’instant d’après, comme de petites bêtes sauvages. Chaque jour ici nous réserve donc son lot de surprises !

Parmi toutes ces petites têtes adorables, l’un d’eux fait grimper ma tension dès que je le vois franchir le pas de la porte, le sourire aux lèvres. Dylan est un de nos voisins de huit ans, lié à Points-Cœur depuis tout petit. Cet état de fait le place (selon lui) au-dessus de nos règles, puisqu’il ne semble pas accorder beaucoup d’attention aux consignes que nous lui donnons. Il vit une situation très compliquée : chez lui, il ne connaît que la violence physique et verbale, où cris et menaces sont les seuls moyens de communication. Naturellement, il cherche à relâcher la méchanceté qu’il reçoit de ses aînés sur plus faibles que lui, et finit souvent par se battre avec d’autres enfants (ce qui requiert mon intervention).

Malgré les trop nombreuses interruptions de la prière du chapelet pour le faire sortir, à cause de son mauvais comportement, je suis toujours surpris de le voir revenir le lendemain pour retenter sa chance de prier avec nous, toujours avec le même sourire. Il est un bon exemple de ces enfants qui, bien qu’ayant tendance à s’égarer de manière répétitive, se sentent bien chez nous et veulent continuer de nous accompagner dans la prière. Sabina, une des volontaires, nous confie voir Dylan comme son « petit favori ». Son affection pour lui me surprenait au début, sachant combien il pouvait nous causer de problèmes. J’ai, depuis, totalement changé ma façon de percevoir et je prie pour qu’il puisse enfin rendre avec tendresse la bonté qu’il reçoit dans cette maison.