Letizia, Buenos Aires

Pelerinage à Luján

L’année dernière, Letizia avait vécu un moment difficile lors de la marche de soixante kilomètres pour le pèlerinage à Luján. Elle nous raconte avec fierté et émotion l’effort qu’elle a fourni cette année pour apporter les intentions et les prières des amis auprès de la Vierge.

Je l’ai fait ! J’ai réussi à marcher les soixante kilomètres du pèlerinage à Luján. Au prix de quelques cloques bien-sûr, mais celles-ci ne font pas le poids face à la joie que j’ai ressentie et à la paix intérieure que je ressens encore. Je ne vais pas mentir et dire que c’était facile pour moi, mais je dois avouer que ce n’était pas aussi éprouvant (mentalement parlant) que l’année passée, alors que nous n’avions fait que trente-cinq kilomètres. D’ailleurs, l’expérience de l’année passée m’a presque convaincue de ne pas y participer cette année. J’ai vécu une grande lutte intérieure durant la semaine précédant le pèlerinage, j’avais peur de ne pas y arriver et de passer un mauvais moment, j’appréhendais les douleurs, les cloques et les interminables heures de marche. J’étais sûre que j’allais me retrouver seule avec mon rythme de tortue et me décourager très rapidement. Mais vendredi, un jour avant le pèlerinage, j’ai reçu tellement d’intentions de ma famille et de mes amis que cela a fait taire tous mes doutes. Pour la première fois de la semaine, je me suis sentie calme et déterminée, j’avais enfin trouvé un but, une raison pour marcher et arriver à Luján et à la Vierge. J’ai senti que j’allais y arriver. Et, sincèrement, je n’ai pu arriver à destination que grâce à vos intentions, parce qu’elles m’ont fait comprendre que je ne marchais pas pour moi, pour battre un nouveau record sportif personnel à raconter à tout le monde ou pour me prouver que ma détermination, ma force de volonté est plus forte que ma faiblesse physique. Dans cette optique, je ne serais jamais arrivée à Luján. Je devais arriver au bout pour déposer ces intentions devant la Vierge et lui demander son intercession. Durant la plus grande partie de de la marche, ces pensées m’ont permis d’aller de l’avant et de garder un sourire sur mes lèvres. J’ai pu offrir chacune de mes cloques, de mes douleurs à Marie pour qu’elle intercède auprès de Dieu. Mais, dans les moments les plus difficiles, quand je sentais que je ne pouvais plus avancer, que mon corps ne me suivait plus (et mon mental non plus), j’attrapais mon chapelet et je priais, sans trop en être consciente. Et, immanquablement, cela me redonnait une nouvelle énergie et m’a fait avancer. Nous l’avons fait ! Tous les pèlerins qui se sont mis en marche, ma communauté et moi. Nous sommes arrivés à Luján ensemble.